Les fermes du Moyen Age
Visite du village médiéval du Puy d'Arrel, au coeur de la Xaintrie en Corrèze, commune de Saint Julien-aux-bois.
En Corrèze,
tout près du Cantal,
dominant la Dordogne...
Le Moyen Age d'une des plus belles régions de france, le plus exceptionnel des musées vivants, la création d'un homme seul. Le village témoigne de la vie rurale des gens de Xaintrie, dans un décor naturel de 12 Hectares, ombragé, vous entrerez dans plusieurs fermes authentiques entièrement meublées, datant de la fin du XVème siècle. Vous découvrirez aussi le moulin, la chapelle, le logis du notaire ... loin d'être un musée de raretés poussièreuses, ce site de plein air en perpétuelle construction, est aussi plein de vie. Vous serez étonné par les parfums et l'ambiance qui y règne, par les animaux domestiqués dans leurs étables ou prairies, par les cuisines noircies qui sentent la fumée, sans oublier les jardins paysans riches de plus de 350 plantes.
Le mas ou village de Puy d'Arrel.
C'est un territoire agricole comprenant la ou les maisons des cultivateur, les bois, les fraux ou communaux. Il est travaillé par un groupe familial encadré par un patriarche. Ce territoire relève de l'abbaye de Valette installé au bord de la Dordogne. Les gens du village sont dans la "mouvance" et sous la protection de cette abbaye et en échange payent annuellement un impôt foncier (le cent) en argent pour les bâtiment et les jardins, et en nature pour les terres.
L'imposition au village
Le cens est un impôt foncier à taux fixe jusqu'à la Révolution, payé en nature.
Au Puy d'Arrel, on le porte au grenier de l'abbayé de Valette : seigle, froment et avoine fin août (à Saint-Julien), poules à Noel, poulets en août, oeufs à Pâques, raves à la Toussaint, chanvre en septembre, laine à la Saint-Jean, cire à Notre-Dame de mars, argent à la Saint-André (fin novembre).
Il comprend aussi :
2 journées de corvée (en mars pour bêcher, et en juillet)
le service du guet plusieurs fois dans l'année.
1 journée de vinade (aller chercher du vin dans le bas pays pour l'abbé).
La dîme est l'impôt annuel sur le revenu de blés et des agneaux nés sur le village, prélevé par un fermier pour l'abbé de Valette.
Un don ordinaire est dû au Vicomte de Turenne, prélevé par un "sindic" élu pour une année de collecte par gens de la paroisse.
La gabelle : sur le sel.
La banalité : sur le four, le moulin et le pressoir, s'ils ont été construits par le seigneur.
La maison du bailli
Maison en cour de reconstruction, démontée pierre par pierre sur la commune voisine d'Hautefage. Un relevé a été effectué ainsi qu'une numérotation de toutes les pierres d'encadrements d'ouvertures, portes, fenêtres, cheminée ainsi que les nombreuses armoires murales.
D'après les éléments architecturaux en place, ce bâtiment daterait du début du quinzième siècle, de la fin de la guerre de cent ans. Il possédait deux niveaux avec une grande galerie en façade desservie par un escalier extérieur. L'ensemble était et sera recouvert de grandes lauzes de schiste. La sortie de cheminée est en forme de motre très courant à la fin du moyen âge.
Quel temps fait-il au XVème siècle ?
Le début du XVème siècle connait une décrue des glaciers mais moins importante qu'au XIème, XIIème ou XXème siècle. Mais il y a tout de même des périodes froides. La dernière moitié du siècle voit une petite progression des glaciers.
1420 : le muguet fleuri vers le 10 avril .Les cerises et fraises des bois sont mûres, le 1re juillet, année très chaude et sèche. Les étés les plus brûlants sont durant les années 1420,1422 et 1473.
Hiver 1468 : à Paris on débite le vin à la hache et on le transporte en glaçons.
1477-1489 : tremblement de terre en Bas-Limousin.
1480-1481 : froid meutrier, année sans vin, cet hiver reste dans la mémoire des gens du pays. Un vent violent et froid se lève vers le 20 décembre et souffle en continu jusqu'au début février. il détruit les semences, gèle les cours d'eau, même les fleuves. On traverse la dordogne sur la glace avec des chevaux et les charettes. Les enfants meurent gelés dans leur berceau. Il tombe 60 cm à 1 m de neige. Le dégel cause de graves innondations qui détruisent ponts et moulins.
1482 : grave famine et épidémies dans la région, la peste est à Limoges. L'été est brûlant, les gens se jettent dans les cours d'eau.
La chapelle rattachée à l'abbaye de Valette, est pourvue d'un porche, ""caquetoir", qui sert de rassemblement à la population pour débattre des affaires liées aux services de la chapelle certains dimanches, et jours de fêtes de Notre -Dame. Un bênitier extérieur est réservé aux lépreux.
Seules, des banquettes sur les côtés servent de sièges réservés aux infirmes et aux vieillards. Les fidèles restent debout pendant la messe et à genou pendant les prières et communions. Dans le choeur se trouve deux lave-mains, l'un pour la purification et l'autre après la communion.
L'armoire murale dans le choeur sert de sacristie. Une poutre de gloire représentant la crucifixion sépare le choeur de la nef. La petite porte au sud, dite des morts, donne directement sur le cimetière. L'hôpital de campagne est souvent réduit à la tribune de l'église ou de la chapelle.
Pour l'entretien de la chapelle et du chapelein, une dîme annuel est prélevée par un fermier, souvent un marchand, qui s'en garde une partie pour ses honoraires. En 1472, le Roi louis XI demande que l'on sonne la cloche quand vient l'heure de midi.
Un maistre-ès-arts mal chaussé, mal vestu,
Chez un paysan demandoit à repaistre ;
Disant qu'on doit honorer la vertu.
Et les sept arts dont il fut passé maistre.
"Comment sept arts ! répond l'homme champestre ;
Je n'en sais nul, hormi mon labourage :
Mais je suis saoul quand il me plait de l'estre,
Et si je nourris ma femme et mon ménage".
Epigramme - Melin Saint- Gelais (1491-1558)