Le brame
Dans le cœur de l'automne au profond des grands bois
Quand le soir devient nuit, se met en place un drame ;
Les cerfs pétris d'amour font entendre leur brame,
Portant fiers leur ramure, apanage des rois.
Les biches alentour, museaux dans la callune,
N'ont cure de savoir qui tiendra le flambeau;
Qu'importe ! Le vainqueur sera bien assez beau
Pour donner à leur ventre une rondeur de lune.
Entourés de vapeur et gonflant le poitrail,
Yeux brûlants de colère et longs souffles sauvages,
Sueur et sang mêlés empoissant les pelages,
S'affrontent les dix-cors au milieu du harpail.
Michel64